Opérateurs de téléphonie mobile, vous me schtroumpfez !

Opérateurs de téléphonie mobile, vous me schtroumpfez !

Téléphone mobile

Cet article est le fruit de mon expérience personnelle et relate mon avis propre à ce sujet. L’avis de tout un chacun doit être respecté. Si vous ne supportez pas mes propos, merci de ne pas lire davantage cet article, je n’aime pas gâcher la journée des gens. Profitez de la vôtre, merci.

Chers opérateurs de téléphonie mobile en Suisse, vous commencez à me chauffer les oreilles ! Le titre du billet n’est pas anodin, je ne trouvais pas le verbe le plus expressif pour désigner mon exaspération face à tous les petits couacs que l’on rencontre aujourd’hui dans le monde qui se trouve dans notre poche. Un monde qui n’est finalement pas pratique, cher et infiniment compliqué pour monsieur et madame tout-le-monde. Laissez-moi vous expliquer le fond de mon problème…

Les bases, pour ne pas se perdre

Premièrement, je pense qu’il est bon de renseigner sur la situation de la téléphonie mobile en Suisse, pour tous les visiteurs qui viendraient d’autres pays et qui seraient en train de me lire avec intérêt (du moins j’espère). La Suisse compte essentiellement trois grands acteurs pour ce qui est du domaine de la téléphonie: Swisscom, Orange et Sunrise. Vous pouvez aisément les trouver sur la toile en tapant leur nom suivit de notre nom de domaine national: le .ch.

Ces trois opérateurs se querellent – comme toutes les entreprises d’un secteur commun, rien de nouveau à cela – sur de nombreux facteurs tels que la couverture du pays, les vitesses de connexion, la diversité des offres, etc. Cependant, à mon sens, il y a déjà un problème très important à ce niveau: les trois opérateurs se font concurrence, mais toutes les fins de lignes appartiennent exclusivement à Swisscom via son ancêtre historiquement financé par le peuple: les PTT. Donc, en fin de compte et même si ce domaine est censé être contrôlé de manière stricte, Swisscom a la main mise sur toutes les communications du pays. Etrange, normal ou choquant, je ne sais pas. À vous d’en juger.

Autre base à situer: je ne connais pas la politique de nos pays voisins à ce sujet car je ne m’y suis jamais réellement intéressé, mais en Suisse les opérateurs peuvent proposer des réductions sur le téléphone portable que vous voulez acquérir en fonction de l’abonnement que vous allez conclure et de son prix. Théoriquement, plus un abonnement est cher, plus le téléphone lié est bon marché. Cela signifie donc naturellement que le prix du téléphone est en quelques sortes « dilué » dans le prix de l’abonnement, ce qui fait bien entendu monter le prix des prestations.

Le syndrome « on vous prend pour des cons »

En Suisse, il n’est pas peu commun de nos jours d’entendre des gens dénoncer des entreprises « qui nous prennent pour des cons » ou encore pour des vaches à lait. Un exemple chiffré me demandez-vous ? Les couches culottes, tiens ! Nous payons en généralement une couche culotte 300% plus cher que dans les pays voisins. Pourquoi ? On nous répond que c’est parce que « nous en avons les moyens », que le prix est indexé sur le coût de la vie en Suisse. Foutaises selon moi, mais soit, ce n’est pas le sujet du billet.

Le fait est que les opérateurs appliquent ce genre de démarche aussi. Par exemple en rendant impossible la comparaison entre les produits – avez-vous essayé de comparer un abonnement avec « Internet illimité » mais des frais de roaming élevés et un autre qui vous dit que vous avez le droit à 1Go de données à une vitesse bridée à 1Mo/s, sans roaming ? N’essayez pas, c’est impossible car ce n’est pas comparable. C’est comme comparer une pomme à une cerise. Je n’oublierai pas de mentionner leur capacité exceptionnelle à changer toutes leurs offres chaque fois que l’un de leurs commerciaux éternue. C’est simple, la plupart des abonnements n’existent plus nulle part à peine un an après avoir été conclus. On vous regarde toujours avec de gros yeux interrogateurs lorsque vous mentionnez le nom d’un abonnement plus vieux d’un an. Enfin, ça c’est quand ils ne changent pas totalement un abonnement en gardant le même nom. Heureusement, vous conservez toujours les mêmes avantages qu’avant dans ce cas.

Swisscom: tout sinon rien

La politique de Swisscom en matière de diversité dans ses abonnements est plutôt pauvre, c’est un fait. Et malheureusement leur argument principal concernant la qualité de la couverture en Suisse n’est pas suffisant. C’est un bon argument, mais ça ne fait pas tout.

Actuellement, vous avez le choix entre la Rolls Royce et la Lada. Si vous souhaitez un abonnement de milieu de gamme, allez voir ailleurs tout de suite, ça n’existe pas. C’est simple: soit vous avez un abonnement à minimum 59 CHF / mois (soit environ 49€ / mois) avec téléphonie, messagerie et Internet illimités, soit vous avez un abonnement ou vous payez tout plein pot, dans le style de la carte prépayée. Ah, et quand je disais « illimité », lisez bien les petits caractères. Pour la première offre illimitée, vous obtenez une connexion Internet à peine suffisante pour relever vos mails (ne comptez pas trop sur vos pièces jointes à moins d’avoir une demi-heure devant vous). Et les offres « pour jeunes » sont tout bonnement impayable pour un jeune en études, c’est tout.

Orange: chez nous, tu peux… enfin, sur le papier

Orange n’est pas en marge non plus, il faut le dire. Leur crédo c’est « Chez nous, tu peux ! ». Pourtant, en plus d’avoir un service plutôt étrange dans leurs magasins, leurs prix sont aussi bas que… leur qualité de couverture. On vous fait miroiter des merveilles, mais vous vous retrouvez en réalité avec un téléphone atteignable une fois sur trois alors que celui-ci affiche fièrement une qualité de réception quasi-optimale. Je le sais, plusieurs personnes autour de moi se sont fait avoir avec ça.

Vous pouvez, en complément à cet article, retrouver un article très intéressant à propos de cet opérateur sur le blog de l’ami Strak, qui partage quelques-uns de ses déboires. Je crois que c’est suffisant pour se faire une idée de ce que je veux dire, à plus forte raison au niveau de la qualité de leurs shops.

Sunrise: on communique beaucoup, mais pas souvent

Enfin, pour ce qui est de Sunrise, les anecdotes sont un peu plus rares me concernant, car je ne connais simplement pas suffisamment de personnes dans mon entourage qui ont souscrit à leurs offres. On entend parler d’eux de temps en temps par leurs campagnes de publicité omniprésentes – souvent un bon mois, voire plus – puis ils disparaissent des écrans aussi vite qu’ils se sont montrés. Un peu comme un coucou Suisse, tiens !

Tiens, anecdote intéressante: leur slogan du moment est « Bien vu. Sunrise. »… c’est plutôt drôle vu la situation de cet article, non ?

Pour le reste, ils ont des abonnements qui ne me conviennent simplement pas car trop inflexibles, mais au moins ils ont le mérite d’être clairs sur la qualité du service. On passe du coq à l’âne entre deux offres en matière de prix, mais à défaut, je pense que c’est le « moins pire » en ce moment. Même si leur couverture ne vaut pas celle de Swisscom, elle reste meilleure que celle d’Orange. Rien à redire autrement sur cet opérateur assez discret lorsqu’il ne hurle pas son nom sur tous les écrans et tous les espaces publicitaires de Suisse.

Le mot de la fin

Je remarque en tous les cas que tous les opérateurs sont dans une situation impossible dans laquelle ils se sont fourrés tous seuls, parfois même en bénéficiant de l’argent du peuple pour financer les opérations qui leur coûtaient trop cher, opérations que nous avons payé plein pot et pour lesquelles nous payons toujours sans raison. On se retrouve donc avec des opérateurs proposant, somme toute, des offres dans une inadéquation frappante avec les attentes du public, tout simplement.

Non, il n’est pas normal de payer un abonnement 60 CHF par mois pour avoir quelque chose de « potable », soit quelque chose qui vous permette de téléphoner un peu, envoyer quelques SMS et surfer sur Internet dans des conditions acceptables. Non, il n’est pas non plus correct de vendre des abonnements inflexibles, s’éloignant au plus loin possible de ce que le client final désire. Et non, il n’est pas envisageable de vendre des solutions miracles lorsqu’on n’a pas les moyens de l’offrir à ses abonnés, même si ça paraît alléchant.

Pourquoi ? Parce qu’un client mécontent, c’est un client qui vous fera 10 fois plus de mauvaise publicité qu’un client satisfait vous ferait de publicité. Je n’irai pas jusqu’à vous raconter que les trois opérateurs mentionnés dans cet article s’entendent sur bien des choses qui les arrangent parce que je n’ai pas de preuves, je n’apprécie pas les ragots et ce serait déplacé de ma part. En revanche, j’ai la nette impression qu’ils essaient par tous les moyens de gagner les plus grosses sommes d’argent pour leurs actionnaires tout en allant le plus possible à l’encontre des demandes/exigences des clients. Cela me navre et me rappelle les débits Internet (ligne fixe) qu’on nous proposait il y a quelques années: moyenne des pays voisins (10Mo/s); moyenne de Suisse (2Mo/s).

Quand vont-ils se décider à écouter leurs consommateurs ? Et quand lesdits consommateurs réagiront-ils face à cet évident manque de motivation à évoluer ? (ne me dites pas qu’Orange n’a pas les moyens d’investir dans des structures qui vaillent la peine, je n’ose le croire)

En ce qui me concerne, je réfléchis à reprendre un abonnement pré-payé. Au moins, là, je saurai pourquoi je paie le prix plein ! En attendant, je bénéficie d’un « vieil » abonnement à 35 CHF par mois qui me donne le doux privilège de… payer tous mes appels. Bon, au moins, Internet n’est pas bridé et les SMS sont suffisants pour moi. Si vous avez une bonne quantité de données Internet à votre disposition, envisagez la téléphonie par VoIP via Skype par exemple… oui, même si ça a été racheté par Microsoft et que vos communications sont sans doute tracées. De toute façon, vous n’allez pas dire n’importe quoi, pas vrai ? Croyez-moi, ça vaut largement plus la peine au niveau des tarifs pour les appels sur des fixes et téléphones portables dans le monde entier ! (et y a pas de roaming, en plus, c’est votre tante du Nigeria qui va être contente de vous entendre !)

Je vous en redirai plus si jamais je trouve un abonnement intéressant. 😉

Source de l’image: Pixabay.

2 réflexions sur « Opérateurs de téléphonie mobile, vous me schtroumpfez ! »

  1. Je suis on ne peut plus d’accord. Par rapport à nos voisins européens, les abonnements mobiles sont excessivement chers (et limités) !

    J’ai encore la chance d’avoir moins de 26 ans et de profiter des offres adaptées, mais lorsque je devrai payer plein pot, ça va faire un beau trou dans le budget (plus de 100 balles pour deux personnes) 🙁

    D’ailleurs, mon offre – la moins chère et la plus rentable – à 35.00 CHF est bien planquée sur le site, on se demande pourquoi 😉

    1. Il est clair qu’il y a un problème certain ! On m’a répondu durant un débat similaire à une pause café qu’on paye la qualité de l’infrastructure. C’est vrai, nous avons une infrastructure de haute qualité en Suisse et nos voisins paient moins cher pour des prestations somme toute moins bonnes en proportion.

      C’est possible, ça se tient. Mais je pense qu’en graissant un peu moins la patte à des actionnaires et en injectant plus d’argent issus de nos abonnements, ces prix descendraient bien plus vite et l’infrastructure s’en porterait tout aussi bien.

      Mon offre actuelle (qui me convient bien et qui est aussi encore une offre jeune) n’existe tout simplement plus… pas assez rentable pour eux, visiblement !

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